Une offre alimentaire adaptée à notre clientèle autochtone
Grâce à un financement spécial du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS), des initiatives sont en cours pour s’assurer que les patients autochtones bénéficiant de soins psychiatriques aient accès à une alimentation plus près de leur culture, à l’Institut universitaire en santé mentale Douglas (IUSMD).
Chaque année, de nombreux citoyens issus des communautés autochtones du Nord du Québec se déplacent vers le sud afin de recevoir des soins de santé. Or, le fait d’être coupés totalement de leur alimentation traditionnelle de base représentait souvent un irritant majeur. « Il y a entre 10 et 15 usagers, issus des communautés autochtones, qui fréquentent nos installations pour des séjours qui varient d’un à trois mois », précise Flavie Major-Desrosiers, coordonnatrice intérimaire, Services aux autochtones et gérontopsychiatrie, à l'IUSMD. « Il nous fallait adapter notre offre alimentaire à leurs besoins particuliers et s’arrimer davantage à leur culture », ajoute-elle. Une demande de financement a donc été formulée au MSSS par l’équipe équité, diversité, inclusion (EDI) et sécurisation culturelle, avec la collaboration de la Direction des programmes de santé mentale et dépendances (DPSMD). Ce projet répond ainsi aux recommandations des partenaires autochtones, dont le Conseil Cri de la santé et des services sociaux de la Baie James et la Régie régionale de la santé et des services sociaux du Nunavik.
À l’écoute de la clientèle
L’équipe EDI et sécurisation culturelle, avec la collaboration de la DPSMD et une consultante autochtone, ont organisé des groupes de discussion auprès des usagers hospitalisés, afin de recueillir leurs suggestions alimentaires. Des choix sont rapidement ressortis de ces échanges, dont la banique, ce pain traditionnel au cœur de l’alimentation autochtone. Au cours des groupes de discussion, un menu (un pâté de poisson, une soupe de maïs, des baies et des thés du Labrador) a été élaboré, par l’entremise des Services alimentaires de l’IUSMD. De plus, certains usagers ont eu l’occasion de participer à des ateliers culinaires de groupe, afin de préparer eux-mêmes leurs baniques, qu’ils ont ensuite eu le plaisir de déguster avec des confitures de chicoutai, un petit fruit que l’on trouve surtout au nord du Québec.
« Nous sommes à la première étape de ce projet, et il s’agit pour l’instant d’une offre de base. Nous évaluons présentement la possibilité d’intégrer d'autres produits typiques au régime de nos usagers. Les nutritionnistes seront amenés à collaborer dans les prochaines étapes pour ce faire », poursuit Flavie Major-Desrosiers.
D’autres institutions du Québec et de l’Ontario ont également emboîté le pas, afin d’élargir l’offre alimentaire des usagers autochtones. L’équipe de projet communique régulièrement avec ces institutions, pour s’entraider et s’inspirer commente Natalie Laviolette.