Nouvelles du CIUSSS

Une force de caractère hors du commun!

Rencontrez Jean-Guy Niquet, adjoint local à la cheffe du Département de pharmacie du CIUSSS de l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal. Malgré un grave accident qui a marqué sa vie, cet homme ne craint pas de repousser les barrières. Membre de la grande famille du Centre de soins prolongés Grace Dart depuis près d’un quart de siècle, il est une personne-ressource de choix pour les gens qui le côtoient.

M. Niquet, parlez-nous du cheminement qui vous a mené à une carrière de pharmacien?
« Tout d’abord, un accident de plongeon survenu à l’âge de 16 ans est venu bouleverser considérablement mes premiers plans de carrière. Devenu quadriplégique en raison d’une fracture du cou, j’ai dû oublier mon aspiration de devenir chirurgien. Une fois mes études secondaires terminées, je me suis inscrit en sciences pures au cégep. Par la suite, une session en neurobiologie, à l’Université McGill, m’a rapidement convaincu que le travail de laboratoire m’intéressait bien peu.

Après de brèves incursions universitaires en histoire et en génie biomédical, j’ai pensé qu’un travail de bureau me conviendrait possiblement davantage. J’ai donc décroché, en 1991, un baccalauréat en administration de l’Université du Québec à Trois-Rivières, qui m’a conduit vers un poste d’agent d’aide sociale, un milieu de travail pour le moins particulier!

En 1994, nouveau retour aux études, cette fois-ci dans un domaine plus près de mon ambition de jeunesse. En trois ans, j’ai complété un baccalauréat en pharmacie, à l’Université Laval, puis obtenu ma licence de pharmacien en 1998. »

Votre premier emploi dans le domaine de la santé?
« J’ai agi à titre de conseiller pour le Réseau de revue d’utilisation des médicaments, un organisme aujourd’hui dissout. Je contribuais notamment à des études portant sur l’utilisation de divers médicaments, à l’élaboration de formulaires de collecte de données et à la rédaction de rapports.

J’ai quitté cet emploi après 18 mois, car je souhaitais avoir l’opportunité de pratiquer à titre de pharmacien. »

Et votre arrivée au sein de notre CIUSSS?
« En 1999, j’ai joint le Centre de soins prolongés Grace Dart (CSPGD), en soutien à la cheffe pharmacienne. Cette installation comptait alors environ 350 lits répartis dans deux pavillons. Peu avant la retraite de ma collègue, j’ai repris le flambeau de chef, et ce, jusqu’à la création des CIUSSS, alors que le secteur de la pharmacie est devenu un département unifié. Depuis ce temps, j’occupe le poste d’adjoint local, relevant de la cheffe du Département de pharmacie, Hélène Paradis, en plus d’agir comme coordonnateur en soins prolongés – volet pharmacie, pour l’ensemble de nos centres d’hébergement. »

Quelles sont vos principales fonctions?
« Au CSPGD, l’équipe de la pharmacie comporte seulement quatre membres, alors nous sommes très polyvalents. Il m’arrive donc parfois d’effectuer des tâches propres au pharmacien comme l’exécution et la validation d’ordonnances, la réponse à des appels en provenance des unités de vie, la formulation de conseils aux médecins et infirmières, etc. Bref, tout le travail entourant la gestion de la pharmacothérapie afin d’assurer l’efficacité du traitement, tout en minimisant les effets indésirables potentiels ainsi que la polypharmacie (utilisation simultanée d’un nombre élevé de médicaments).

Dans mon rôle d’adjoint local, je suis régulièrement consulté pour l’élaboration ou la rédaction de politique et de procédures, ou encore pour commenter les écrits de mes pairs. Avec ces derniers, je vois aussi à l’uniformisation graduelle de formulaires et de processus pour l’ensemble de notre organisation, en plus d’assurer leur diffusion et leur mise en place.

Mon rôle de coordonnateur en soins prolongés m’amène souvent des mandats spéciaux. Je pense ici à la planification entourant l’aspect pharmaceutique de la Maison alternative Dorval (équipements, logiciels, etc.), ou encore à l’implantation graduelle du projet OPUS-AP/PEPS qui vise à réduire l’utilisation potentiellement inappropriée des antipsychotiques chez les personnes âgées et à accroître la prise en charge de la pharmacothérapie de manière autonome par le pharmacien. J’organise également des rencontres avec d’autres pharmaciens en milieu de soins de longue durée, où l’on discute, entre autres, d’enjeux liés à notre pratique dans ce type d’environnement. »

Quels sont les principaux défis rencontrés?
« Comme je l’ai mentionné précédemment, notre équipe de la pharmacie est plutôt réduite. Elle compte une pharmacienne, deux assistantes techniques en pharmacie et moi-même. Il importe donc de bien établir nos priorités. De mon côté, je dois notamment m’assurer d’accorder toute l’attention nécessaire à l’équipe, même lorsque mon emploi du temps est davantage dirigé vers mon rôle coordonnateur. »

Qu’est-ce qui vous allume dans vos fonctions?
« Lorsque mes actions ont un impact positif direct sur les personnes hébergées ou sur mes collègues de travail. C’est gratifiant d’être informé qu’un nouveau médicament prescrit contribue à rehausser la qualité de vie d’un résident. Aussi, j’aime bien les occasions où l’on peut contribuer à faciliter ou rendre plus sécuritaire le travail d’administration de médicaments par les infirmières, par exemple. Un petit geste à parfois d’agréables répercussions sur le travail de nos collègues.

Évidemment, j’apprécie l’esprit de groupe qui règne au sein de notre équipe au CSPGD, tout autant que les moments de partage avec l’ensemble de mes collègues de notre département. »


M. Niquet a gentiment accepté de nous dévoiler quelques facettes de sa vie privée…

Parlez-nous un peu de vous…
« Après avoir longtemps vécu à Montréal, ma conjointe et moi sommes déménagés récemment à Drummondville. Avec la retraite qui pointe à l’horizon, le moment était bien choisi pour revenir dans la ville de mon adolescence, et où habitent ma mère et l’une de mes sœurs. »

Pourquoi ce choix de travailler principalement à distance?
« Une opportunité s’est présentée pour la construction d’une maison beaucoup mieux adaptée à ma condition. Avec les années, le poids de mes limitations se fait davantage ressentir, ce qui se traduit par des blessures plus fréquentes attribuables aux nombreux transferts de ma voiture vers mon fauteuil roulant. En effectuant du télétravail, j’améliore mes chances de prolonger ma carrière. »

Pour vous détendre, vous optez pour…
« Je m’intéresse à l’audio haute-fidélité. Rien de mieux qu’optimiser la qualité sonore de mon système audio pour écouter de la musique et de bons films à la maison! Aussi, je fais régulièrement du vélo adapté. Une piste cyclable aménagée, près de chez moi, me permet de décrocher en pleine nature. »


 
« Le domaine de la pharmacie a beaucoup évolué, au fil des ans, notamment dans l’intérêt porté à la bonne gestion des médicaments auprès des aînés. Cette approche gériatrique de la pharmacothérapie s’inscrit dans le concept global de l’approche adaptée à la personne âgée », relate notre sujet-vedette du mois.


 
« Même si de grands pas ont été franchis en matière d’accessibilité, il y a toujours place à l’amélioration, y compris dans le secteur de la santé. Il m’est déjà arrivé de me rendre à un rendez-vous pour une radiographie et la table n’était pas ajustable pour faciliter mon transfert, sans compter l’absence d’un système de levage », explique M. Niquet.

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