Un témoin privilégié!

    Un témoin privilégié!

    Dans chaque numéro de votre infolettre, nous vous présentons un membre du personnel de notre organisation. Ce mois-ci, rencontrez Romualdo « Ray » Barillaro, technicien en audiovisuel, au sein de la Direction des ressources informationnelles et du génie biomédical. Une véritable légende vivante au sein de notre organisation pour qui, après plus de quatre décennies passées au sein du réseau de la santé et des services sociaux, l’heure de la retraite n’a pas encore sonné!
     

    Monsieur Barillaro, d’entrée de jeu, vous pouvez nous parler du parcours académique qui vous a mené à la fonction de technicien en audiovisuel?
    « J’ai obtenu un diplôme d’études collégiales en photographie du Collège Dawson, à Montréal, en 1980. À cette époque, les techniques liées à la photographie comportaient une facette davantage manuelle qu’aujourd’hui. Je me souviens des innombrables heures passées en chambre noire, émerveillé par la magie qui s’opérait au moment de développer mes photos. Je dois avouer que ces moments, seul avec moi-même, me manquent un peu. »

    Comment avez-vous fait votre entrée au sein du réseau de la santé et des services sociaux?
    « Peu après la fin de mes études, un membre de ma famille m’a informé qu’un poste était ouvert, en photographie, au Département de l’audiovisuel de l’Institut universitaire en santé mentale Douglas. Après une entrevue, j’ai obtenu ce qui était annoncé comme un emploi d’été.

    Jamais je n’oublierai ma première journée de travail dans cette installation, le 21 juin 1981. En soirée, sur les terrains du Douglas, on célébrait la Fête nationale du Québec. Mon mandat consistait à prendre des photos des patients réunis pour admirer des feux d’artifice. Je reconnais que j’étais passablement nerveux à l’idée de me retrouver au milieu de gens atteints de problèmes de santé mentale. Il faut dire que j’ai grandi à proximité de cette installation et, alors que j’étais élève au primaire, une rumeur circulait à l’effet que toute personne qui s’aventurait sur ces terrains disparaissait à tout jamais!

    Heureusement, j’ai rapidement établi des liens privilégiés avec plusieurs patients. Mes fonctions m’ont amené à comprendre que je pouvais contribuer, à ma façon, à calmer les patients anxieux, entre autres. »

    Manifestement, cet emploi d’été s’est prolongé?
    « Tout à fait. Alors que mon mandat devait prendre fin au mois d’août, on m’a plutôt offert un poste de technicien en audiovisuel à temps plein et, du coup, une permanence. Je complèterai donc ma 42e année le 21 juin prochain. »

    À quoi ressemblaient vos fonctions, à vos débuts?
    « Entre autres choses, je m’occupais de prendre des photos lors des conférences de presse, que je développais puis acheminais aux différents journaux. Je préparais également de multiples présentations à l’aide de diapositives. Comme vous pouvez le constater, c’était un univers professionnel complètement différent de celui d’aujourd’hui.

    Au Douglas, nous avions également un studio muni de trois caméras. Je me souviens très bien de la chaleur que généraient les projecteurs lumineux de 1 000 watts. Le confort n’était pas toujours au rendez-vous au moment de filmer des entrevues avec des chercheurs, notamment! Enfin, comment oublier les projections de films, au pavillon Douglas, à l’intention des patients. La manipulation des bobines nous réservait souvent son lot de surprises. »
     
    Votre profession a énormément évolué au fil des ans. Quel a été, selon vous, le plus grand changement?
    « Sans la moindre hésitation, l’arrivée de la technologie numérique. La prise de photos et le montage de vidéos en ont grandement bénéficié. De nos jours, les possibilités sont infinies et, surtout, les économies de temps sont phénoménales. Et c’est sans parler des capacités de diffusion qui sont à des années-lumière de ce qu’elles étaient à mes débuts. »

    Il n’y a pas que votre métier qui a changé, mais votre milieu de travail également?
    « Lorsque j’ai entamé ma carrière, le Douglas comptait plus de 1 000 patients, alors qu’aujourd’hui il en accueille environ 250. Il régnait alors un véritable esprit de famille. Les patients opéraient un fort populaire casse-croûte, tout comme une station de radio locale. »

    Monsieur Barillaro a généreusement accepté de nous partager quelques facettes de sa vie personnelle…

    Vous pouvez nous parler un peu de vous, de votre petite famille?
     « Je suis marié à Patricia depuis 1984, une complice formidable que j’ai connue à l’école secondaire, en 1973! Mon épouse a eu une carrière militaire de 28 ans, au sein de la Marine royale canadienne. Elle s’est retirée avec le grade de “lieutenant commander”. Aujourd’hui, elle œuvre comme enseignante en réintégration auprès des immigrants.

    Nous sommes les heureux parents de deux enfants, Christopher, 36 ans, et Alicia, 32 ans. Notre fils est à la fois acteur, directeur musical et enseignant. Il a, d’ailleurs, déjà remporté un Félix, aux côtés de Michel Tremblay, pour sa participation à la comédie musicale “Demain matin, Montréal m’attend”. De son côté, notre fille est chanteuse, violoniste, photographe, et ce, tout en enseignant au Collège Champlain. »

    Quel est votre moyen de détente par excellence?
    « Je m’adonne à la méditation, et ce, à raison de deux périodes de 15 minutes par jour, le matin et le soir. La forme de méditation que je privilégie est l’état de pleine conscience ou “mindfulness”. »

    Vous avez d’autres passe-temps?
    « J’aime bien réparer des violons. D’ailleurs, le métier de luthier m’aurait assurément comblé. Je fais également de la sculpture de canards à l’aide de la pierre à savon, en plus de peindre, à l’occasion. »

    Un talent caché?
    « J’adore cuisiner. Déjà, à l’âge de 11 ans, je travaillais dans un restaurant! Autodidacte, je peux cuisiner à peu près tout. Évidemment, mes racines italiennes font en sorte que, bien humblement, je maîtrise l’art de préparer une bonne sauce aux boulettes de viande.

    Aussi, comme ma mère était une talentueuse couturière, j’ai appris ses techniques. Lorsque mes enfants étaient jeunes, je confectionnais moi-même leurs costumes d’Halloween. »

    « Au cours de ma carrière, j’ai eu la chance de rencontrer plusieurs personnalités, y compris le Dr Camille Laurin, ancien ministre provincial, le Dr Philippe Couillard, ancien premier ministre du Québec, le Dr Heinz Lehmann, un pionnier de la recherche médicale au Douglas et le Dr Lionel Carmant, actuel ministre responsable des Service sociaux. Comme plusieurs tournages cinématographiques se sont déroulés au Douglas, j’ai également rencontré plusieurs acteurs, dont Paul Newman, Sharon Stone et Naomi Watts », se souvient ce technicien en audiovisuel.

    « Un jour, à l’occasion de la fête des Pères, ma fille m’a offert une chemise à motifs fleuris. Immédiatement, je me suis senti très décontracté en portant ce type de chemise. Depuis plus de 25 ans, c’est devenu en quelque sorte ma “marque de commerce” », relate avec humour celui qui en possède plus d’une quarantaine du genre!

    « Depuis 2016, j’ai le privilège de photographier des vétérans de l’Hôpital Sainte-Anne, dans le cadre de l’exposition annuelle “Visages de l’honneur”. Ce projet me permet de retrouver une certaine proximité avec la clientèle qui a caractérisé les premières années de ma carrière », affirme avec fierté M. Barillaro.

    Dernière modification de la page le