Un nouveau chapitre de l’histoire de notre CIUSSS s’est entamé avec l’entrée en scène, le 8 février dernier, de M. Dan Éric Gabay, le nouveau président-directeur général de notre établissement. L’équipe de votre infolettre s’est empressée d’aller à sa rencontre.
 

M. Gabay, vous comptez de nombreuses années d’expérience au sein du réseau de la santé et des services sociaux. D’où origine votre intérêt pour ce secteur?
« Au jour 1 de mon entrée en fonction dans mon premier poste d’agent de gestion financière, en 2006, j’étais loin de me douter que celui-ci allait se traduire en véritable passion à l’égard du domaine de la santé. En fait, je croyais que j’occuperais ce poste temporairement! Toutefois, en travaillant pour un directeur général et en constatant la complexité réelle du réseau de la santé et des services sociaux, j’ai rapidement été conquis.

Tous les mandats qui m’ont été confiés m’ont amené à découvrir une nouvelle dimension de la compréhension des enjeux, de la réalité à laquelle sont confrontés autant les cliniciens que les patients, des interliens entre les différentes missions, de même que de l’impact de nos décisions sur la prestation de services cliniques. C’est donc par l’entremise de ces divers mandats que j’ai développé une passion pour le secteur de la santé et, conséquemment, pour l’élaboration d’idées novatrices visant à améliorer la qualité des soins et services que l’on offre à notre population. »

Quelles étaient vos fonctions avant votre arrivée dans notre organisation?
« Bien humblement, j’ai occupé un trop grand nombre de postes pour tous vous les décrire, mais deux m’ont particulièrement marqué, pendant mes années au CIUSSS du Centre-Ouest-de-l’Île-de-Montréal, à l’Hôpital juif de Montréal.

Dans un premier temps, je dois mentionner mon poste de directeur adjoint à la Direction des services professionnels. À la DSP, mes responsabilités regroupaient les services hospitaliers multidisciplinaires, y compris les activités diagnostiques et thérapeutiques, ainsi que le soutien aux affaires médicales et universitaires. Ce poste m’a permis de saisir l’importance de la cogestion médicale et clinico-administrative. J’ai notamment appris à écouter les médecins et, de ce fait, à développer des liens privilégiés avec ces derniers, à peaufiner mes aptitudes à travailler avec mes équipes de direction et à les développer, à acquérir l’agilité nécessaire à une bonne planification et, enfin, à bâtir un partenariat étroit avec la Direction des soins infirmiers.

En deuxième lieu, je dois inévitablement ajouter le poste que j’occupais jusqu’à tout récemment, soit celui de directeur général adjoint – Opération et transformation. Après 11 années dans le secteur clinique, j’ai décidé de tenter l’aventure vers le secteur des opérations. Vous savez, pour le secteur clinique, les services administratifs, aussi appelés de soutien, ont souvent une connotation négative. On entend des choses comme “tout est toujours long”, “rien ne fonctionne comme on le souhaiterait” ou, encore, “l’argent serait mieux investi vers des cliniciens”.

Cependant, et comme se fut souvent le cas tout au long de ma carrière, les directions administratives ont su me sensibiliser à la complexité de leurs services. Mieux encore, sur la diligence et la résilience de leurs équipes à vouloir, à leurs façons, fournir le soutien nécessaire aux équipes cliniques, et ainsi contribuer à la qualité des soins et services offerts aux patients. Très rapidement, j’ai compris, à nouveau, l’interdépendance qui existe entre les secteurs clinique et administratif. L’un a besoin de l’autre pour remplir adéquatement ses mandats. »

Vous voulez nous raconter un peu votre parcours académique?
« J’ai obtenu un baccalauréat en économie, à l’Université Concordia, en 2003, puis j’ai complété une maîtrise en économie, à l’Université de Montréal, deux années plus tard. Depuis maintenant trois ans, je suis inscrit à des cours d’appoint dans les domaines de l’intelligence artificielle et de la transformation numérique dans le secteur de la santé. »

Comment voyez-vous votre rôle de président-directeur général au sein d’un CIUSSS?
« Je le répète souvent depuis ma récente arrivée au sein du CIUSSS de l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal : je porte le titre de président-directeur général avec beaucoup d’humilité, alors que je me développe afin d’occuper cette fonction. Je crois que mon bagage en gestion me fournit de bonnes bases pour remplir mes fonctions, mais ce sont véritablement les équipes cliniques et administratives qui vont parfaire mon savoir, et ce, afin que je devienne le type de PDG dont notre organisation a besoin aujourd’hui.

Je me sens privilégié de me joindre à la belle famille du CIUSSS de l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal qui, selon moi, constitue un joyau du réseau de la santé et des services sociaux. »

Vous arrivez dans un nouvel établissement. Quelle est votre vision pour celui-ci?
« Pour notre CIUSSS, je vise une excellence axée sur l’expérience client et, de ce fait, sur la qualité des soins et services offerts à nos diverses clientèles. Et qui dit “qualité” dit “mesure”, et qui dit “mesure” dit “valeur” que l’on crée pour notre population.

En accord avec notre mission de proximité, je souhaite continuer à bonifier nos belles initiatives qui connaissent du succès, mais aussi entraîner un vent de changement à l’égard de nos enjeux pérennes. L’objectif : nous distinguer, en tant qu’établissement, sur le plan de l’innovation. Et qui dit “innovation” nous rappelle deux des valeurs chères à notre organisation, à savoir l’agilité et le partenariat, de même que notre mission universitaire. »

Quelles sont les priorités que vous souhaitez mettre de l’avant à court terme?
« Sans hésiter, nous allons déployer d’importants efforts pour embaucher du personnel et mettre à niveau l’infrastructure informatique et immobilière de notre établissement. Il faut également développer davantage une culture de la mesure et des outils nous permettant de bien évaluer la valeur que l’on crée au profit de la population.

Je souhaite également que tout soit mis en œuvre afin de renverser la tendance médiatique qui, trop souvent, donne une image négative de nos installations. Pour moi, il ne fait aucun doute que nous comptons sur des équipes cliniques et administratives compétentes, engagées, dévouées et diligentes. Nos sites regorgent de programmes cliniques de qualité, de projets innovants et de bons coups en tous genres. Malheureusement, lors de tempêtes médiatiques, ces aspects positifs tombent dans l’ombre. Il faut corriger la situation. »

Pour vous, un CIUSSS performant, c’est?
« Un CIUSSS performant, c’est un CIUSSS qui est centré sur les besoins de la population qu’il dessert. Un CIUSSS qui assure des accès à des soins et services de qualité et sécuritaires, tout en restant agile envers les besoins exprimés par les usagers, les patients et les résidents sous sa responsabilité. »

Quelles sont les réalisations pour lesquelles vous êtes le plus fier jusqu’ici dans votre parcours professionnel?
« Je suis particulièrement fier du travail colossal effectué par mon ancienne équipe de la Direction qualité, transformation, évaluation, performance et éthique (DQTEPE), au CIUSSS du Centre-Ouest-de l’Île-de-Montréal. Les efforts fournis dans deux dossiers ont d’ailleurs influencé le Plan santé du ministère de la Santé et des Services sociaux.

Tout d’abord, la mise sur pied du Centre de commandement (C4). Contrairement à une approche conventionnelle de type “command and control”, ce centre est devenu un outil de mesure de qualité de soins centré sur les patients. Les équipes cliniques convergent sur les particularités du patient, puis le mécanisme se met en branle afin de s’assurer que celui-ci reçoit le bon soin, au bon endroit, par le bon professionnel, au bon moment. L’appellation “C4” signifie : Continuité de soins, Collaboration, Communication et Création. Des éléments au cœur de mes valeurs personnelles.

Vous me permettrez de mentionner que le Centre de commandement a reçu la visite intéressée d’à peu près tous les CISSS, CIUSSS et CHUS de la province, en plus de celle de responsables des réseaux de la santé du Nouveau-Brunswick, de la Nouvelle-Écosse et de l’Alberta. Il a d’ailleurs remporté, en 2022, un Prix d’excellence de l’administration publique, dans la catégorie “Santé et services sociaux”.

Ensuite, l’instauration de l’hôpital à domicile. Cette initiative résulte d’une mobilisation interdisciplinaire peu commune. Et les résultats parlent d’eux-mêmes : taux de satisfaction de 93 %, économie de lits d’hôpital, harmonisation des équipes hospitalières et de soins à domicile, prestation de soins VIP (médecins, pharmaciens, infirmières et autres). Bref, une évolution de la pratique clinique afin d’assurer une prestation de soins au bon endroit pour le patient.

Ce projet a valu au CIUSSS du Centre-Ouest-de l’Île-de-Montréal une belle récompense, soit un Grand prix Hippocrate, qui salue l’initiative ayant créé le plus de valeur pour l’une ou pour l’ensemble des parties prenantes du milieu de la santé et des services sociaux. »

Quel message aimeriez-vous partager avec les employés et gestionnaires de notre organisation?
« Je suis honoré d’avoir l’opportunité de me joindre au CIUSSS de l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal. Je suis déterminé à être à la hauteur de vos besoins, et ce, afin de s’assurer qu’ensemble nous puissions faire progresser notre CIUSSS vers un établissement en parfaite harmonie. Un établissement centré sur l’usager, le patient et le résident, tous traités avec dignité. Une organisation qui fait preuve d’agilité en matière d’innovation, et qui développe les partenariats nécessaires à sa progression. »

M. Gabay a généreusement accepté de nous partager quelques facettes de sa vie personnelle.

Pour vous détendre, vous éloigner du travail, quels moyens choisissez-vous?
« J’opte pour l’exercice physique. J’aime bien également prendre des marches en compagnie de mon chien. »

Qu’est-ce qui vous allume?
« J’adore les gens passionnés. Les personnes capables d’un courage de gestion, c’est-à-dire qui prennent le chemin qui doit être pris, et pas nécessairement le chemin le plus facile. J’aime bien aussi être confronté à des problèmes complexes. »

Vous avez un talent caché?
« J’aime bien m’adonner au dessin et jouer aux échecs. »

Une chose que peu de gens connaissent à votre sujet?
« Au risque de vous surprendre, j’affectionne la musique “Hip-Hop”. »

Vous avez une devise?
« “En gestion, on est aussi fort que notre plus faible maillon”. Je fais souvent référence également à “Un pour tous et tous pour un”, une devise qui traduit bien le travail d’équipe réalisé pendant la pandémie, et qui s’arrime tout autant à la force du Nous ».

Merci M. Gabay d’avoir gentiment accepté de répondre à nos questions, et bienvenue dans la belle famille de notre CIUSSS.

Dans les jours suivant son arrivée au sein de notre CIUSSS, M. Gabay a effectué une visite à l’Hôpital général du Lakeshore, au cours de laquelle il a notamment salué le personnel de l’urgence.

Notre nouveau président-directeur général s’entretient avec une membre du personnel de l’Unité de chirurgie (3 Ouest), à l’Hôpital général du Lakeshore.