Nouvelles du CIUSSS

Aider les personnes en situation de grande précarité, sans préjugés

Rencontrez Dave Blondeau, un travailleur social qui porte plusieurs chapeaux dans le secteur des services sociaux généraux en santé mentale et dépendances, au CIUSSS de l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal. Il assure notamment la coordination clinique de la nouvelle équipe de proximité en intervention psychosociale, sur le territoire de notre établissement. Une équipe qui va à la rencontre de personnes en situation d’itinérance, à risque de le devenir ou en situation de grande précarité socioéconomique.

Monsieur Blondeau, parlez-nous un peu de votre cheminement professionnel?
« En 1994, j’ai obtenu un diplôme d’études collégiales en techniques d’intervention en délinquance, au Cégep François Xavier-Garneau, à Québec. Quelques mois plus tard, je suis déménagé à Montréal, effectuant un certificat en création littéraire, à l’Université du Québec à Montréal (UQAM).

Simultanément, j’ai décroché un emploi d’intervenant dans une maison de jeunes, située dans le quartier Pointe-Saint-Charles. Deux années plus tard, en décembre 1998, après avoir été en contact avec un travailleur de rue de l’organisme Travail de rue/Action communautaire (TRAC), j’ai joint ce regroupement, devenant moi-même un travailleur de rue. Je réalisais alors des interventions sur le terrain, dans un contexte de première ligne. Après neuf années passées à arpenter les secteurs de Saint-Henri et de Pointe-Saint-Charles, j’ai obtenu un poste de coordonnateur clinique, toujours au sein du TRAC, que j’ai occupé pendant 14 ans.

Parallèlement, de 2008 à 2015, à temps partiel, j’ai effectué un baccalauréat en travail social, toujours à l’UQAM. »

Et votre arrivée au sein de notre CIUSSS?
« Après 25 ans dans le milieu communautaire, j’ai intégré le CIUSSS de l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal par un heureux concours de circonstances, en septembre 2021. Au moment où j’étais en réflexion professionnelle, Louise Beauchesne, une chasseuse de têtes du CIUSSS m’a contacté. Je connaissais bien cette dernière, car elle était cheffe du programme Santé mentale adulte 1re ligne et des services sociaux généraux pour le secteur de Dorval-Lachine-LaSalle, alors qu’au TRAC on implantait le travail de rue dans le secteur de Lachine. »

Quelles sont vos principales fonctions?
« Ma responsabilité la plus importante à mes yeux, c’est le soutien clinique, soit les rencontres avec mes équipiers. Notre domaine d’intervention nous oblige constamment à travailler sur nous, alors ces rencontres sont essentielles à une bonne pratique et à la saine santé mentale d’une équipe. Je collabore aussi avec les responsables de divers programmes, afin de favoriser l’ajustement de nos interventions aux besoins de la personne et non le contraire.

Une autre facette de mon travail consiste à entretenir des liens étroits avec nos collaborateurs, qu’il s’agisse de groupes communautaires, de la police de quartier ou d’arrondissements, entre autres. Enfin, je propose un rôle-conseil à tous les intervenants de notre organisation qui en expriment le besoin. »

Qu’est-ce qui vous allume dans vos fonctions?
« J’adore le travail d’équipe en intervention et l’énergie nécessaire pour s’ajuster d’une personne à l’autre. Les situations complexes pour lesquelles je n’ai pas toujours les réponses sur le champ me stimulent énormément. Les personnes en situation d’itinérance ont des besoins qui doivent être mis en lumière. Ce sont des citoyens à part entière qui ont, eux aussi, droit à des soins de santé et des services sociaux. Voilà pourquoi nous travaillons à enrichir le réseau de ressources de ces personnes.

J’ai aussi le privilège de compter sur une équipe passionnée, très fortement engagée et dont les membres sont prêts à être ʺbousculésʺ, car nos interventions ne se déroulent pas toujours dans des contextes confortables. »

Quels sont les principaux enjeux rencontrés?
« Notre plus grand défi, sans hésiter, c’est l’hébergement, en raison notamment de la crise du logement et de l’inflation. On rencontre également de plus en plus d’aînés qui n’ont jamais connu d’épisodes d’itinérance, mais qui aujourd’hui n’arrivent plus à se loger. Une seule journée passée dans la rue, vous savez, provoque beaucoup de dégâts. Sans domicile fixe, l’accès stable à des soins de santé et à des services sociaux est beaucoup plus difficile.

Au sein de notre équipe, nous nous considérons comme des généralistes en regard des multiples problématiques sociales vécues par les personnes que nous rejoignons. Même si nous côtoyons des gens de 14 à 100 ans, on évite les catégorisations, ce qui nous permet d’éliminer plusieurs contraintes.

Bref, notre travail, par son essence même, est un défi constant. Heureusement, nous aimons les situations complexes! »


Monsieur Blondeau a gentiment accepté de nous dévoiler quelques facettes de sa vie privée…

Parlez-nous un peu de vous…
« Je suis originaire de Cap-Rouge, dans la région de Québec, mais j’habite le quartier montréalais de Villeray depuis longtemps. Ma conjointe Anita et moi sommes les fiers parents de Luca, notre cher garçon de 15 ans. »

Pour vous détendre, quelles sont vos options préférées?
« Je suis un maniaque de musique, de jazz en particulier. Je possède une chaîne stéréo Marantz datant de 1968, qui constitue mon plus précieux trésor et que j’ai trouvée après des années de recherche!

J’ai également deux passions sportives, soit le hockey et le golf. J’ai longtemps joué au hockey sur glace, et aujourd’hui j’opte pour le hockey-balle en gymnase. Pour ce qui est du golf, j’ai attrapé la piqûre il y a une quinzaine d’années.

Enfin, je fais partie d’un groupe de huit personnes dont l’amitié remonte à plus de 30 ans. Au moins une fois par mois, on se réunit pour une soirée amicale de poker. »

« En travail de rue, on dit ʺNos peurs, nos préjugés et nos principes forment nos perceptionsʺ », relate notre sujet-vedette du mois qui est également coordonnateur professionnel du Réseau local d’éclaireurs en santé psychologique. Sur la photo, on aperçoit M. Blondeau en discussion avec, à gauche, Charlotte Desrochers, travailleuse sociale – Ouest-de-l’Île, et à droite, Alexandra Martel, travailleuse sociale – Dorval-Lachine-LaSalle.

Une belle photo de famille de l’équipe de proximité en intervention psychosociale! De gauche à droite : Dave Blondeau; Joseph Christopher Murat, criminologue – Ouest-de-l’Île; Alexandra Martel, travailleuse sociale – Dorval-Lachine-LaSalle; Marie-Ève Lavigne, cheffe des services sociaux généraux et des services de proximité en intervention psychosociale; Valérie Boucher, criminologue – DLL; Jocy Kalinijabo, agente de relations humaines – Réseau local d’éclaireurs en santé psychologique; Charlotte Desrochers, travailleuse sociale – ODI; Stéfanie Lavoie, travailleuse sociale – RLESP; Alexia Rancourt, agente administrative, services sociaux généraux et services de proximité en intervention psychosociale; Cindy Ménard, agente de relations humaines – RLESP.
Absent sur la photo : Jean-Alex Joseph, travailleur social – DLL

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